La fibre de bois : tout savoir sur cet isolant performant
Produite en circuits courts, issue de ressources naturelles et dotée de caractéristiques isolantes intéressantes, la fibre de bois est une alternative crédible aux isolants conventionnels.
Depuis l'entrée en vigueur de la RE2020 en janvier 2022, réglementation qui édicte des normes plus strictes pour les constructions neuves, et le coup d’accélérateur des pouvoirs publics sur la rénovation énergétique, qu’en est-il de son impact environnemental ? Et est-ce un matériau adapté à tous les projets ? Toutes nos réponses dans ce conseil d’expert.
Laine de bois ou fibre de bois : quelle différence ?
Que l’on parle de laine de bois ou de fibre de bois, ces deux produits appartiennent à la catégorie des matériaux biosourcés.
En France, le bois utilisé pour la conception des isolants en fibre de bois est issu de forêts locales exploitées durablement, ou de déchets de scieries (bois de trituration). Il s’agit d’un bois résineux, tel que du pin, de l'épicéa ou du bois Douglas.
Il est d'abord broyé en plaquettes, puis défibré et séché. Ensuite, les copeaux sont liés par processus sec ou humide, à l’aide d’eau ou d’un liant synthétique. Ces deux méthodes permettent de créer des panneaux plus ou moins rigides, de toutes dimensions et de toutes épaisseurs. Les panneaux en fibre de bois disposent ainsi d’un large spectre d’utilisation sur les chantiers d’isolation.
Pour en savoir plus, les normes « NF EN 13171 - Produits isolants thermiques pour le bâtiment - Produits manufacturés en fibres de bois » et « NF EN 13168 - Produits isolants thermiques pour le bâtiment - Produits manufacturés en laine de bois » spécifient les obligations auxquelles doivent répondre les produits manufacturés en fibres et en laine de bois.
En plus de cette norme, les isolants issus de la transformation du bois bénéficient la plupart du temps d’une certification ACERMI. Cette association indépendante réalise des tests et contrôles poussés sur les matériaux isolants du marché, afin de certifier leurs performances.
En conclusion, la fibre de bois correspond à la matière première de cet isolant, et permet de constituer des panneaux rigides ou semi-rigides, ainsi que des copeaux en vrac à souffler, pour l’isolation des combles perdus.
Les avantages de la fibre de bois comme isolant thermique
L’avantage de la fibre de bois utilisée en isolation est sa capacité à offrir une protection thermique de qualité, hiver comme été. Elle limite ainsi les déperditions d’énergie toute l’année, et permet de réaliser des économies de chauffage.
Une résistance thermique suffisante pour lutter contre le froid
La fibre de bois est un isolant qui a des caractéristiques de résistance thermique proches de celles des isolants traditionnels.
Actuellement, les panneaux en fibre de bois et laine bois présentent des coefficients lambdas pouvant descendre jusque 0,036 W/(m.k), là où les laines de verre et de roche se situent autour de 0,032 W/(m.k).
Le coefficient lambda (λ) correspond à la capacité d’un matériau à transférer la chaleur, appelée conductivité thermique. Plus ce coefficient est faible, plus le produit est isolant.
En divisant l’épaisseur de l’isolant par ce coefficient lambda, on obtient la résistance thermique « R », qui est une donnée de référence en isolation.
Ainsi, si l’on cherche à obtenir un « R » de 5 m².K/W pour un projet d’isolation, il faudra un isolant en laine de bois lambda 36 d’une épaisseur minimale de 180 mm, contre 160 mm pour une laine de roche ou de verre lambda 32.
En été, l’importance du déphasage thermique
En plus de très bonnes performances d’isolation contre le froid, la fibre de bois présente une densité supérieure, qui accroît ses capacités de déphasage thermique. Elle permet de donc de mieux protéger un logement contre les transferts de chaleur l’été, et de limiter l’utilisation de la climatisation, très énergivore.
A travers un déphasage thermique important, on cherche donc un isolant capable de conserver le pic de chaleur émise par le soleil le plus longtemps possible. Cela permet de ne restituer cette chaleur à l’intérieur que le plus tard possible dans la journée, si possible le soir ou la nuit, quand la température extérieure redescend.
Là où un panneau de laine de verre, de laine de roche ou de polyuréthane proposera un déphasage thermique compris entre 4 et 6 heures, un panneau de fibres de bois rigide pourra afficher un déphasage allant jusqu’à 15 heures !
Un isolant pour l'intérieur (ITI) comme pour l'extérieur (ITE)
La fibre de bois a conquis tous les terrains de l'isolation. C'est un matériau qui connaît de nombreuses utilisations, tant en construction qu'en rénovation.
La fibre de bois pour isoler la toiture et les murs par l'intérieur
En isolation thermique par l'intérieur (ITI), les panneaux semi-rigide de fibre de bois servent à l'isolation des rampants de toiture. Ces matériaux sont par ailleurs faciles à intercaler entre les montants des murs d'une maison ossature bois.
La fibre de bois pour isoler par l'extérieur
En isolation thermique par l'extérieur (ITE), les panneaux rigides de laine de bois sont des solutions plébiscitées pour réaliser des systèmes isolants de façade sous enduit ou sous bardage.
La fibre de bois en panneau rigide pour réaliser un sarking
Le Sarking est une méthode d’isolation qui consiste à poser un panneau rigide d’isolant sur une volige pleine fixée directement sur les chevrons, en simple ou double épaisseur. De par ses qualités la fibre de bois convient parfaitement à ce type de projet.
Quelle épaisseur d'isolant en fibre de bois retenir ?
Les dimensions recommandées varient selon l'usage. Un minimum de 140 mm s'avère nécessaire pour les murs extérieurs, tandis que 200 mm garantissent une excellente protection en toiture.
Les constructions neuves privilégient des épaisseurs plus importantes, entre 160 et 200 mm, pour répondre aux exigences énergétiques actuelles. En rénovation, une couche de 100 à 145 mm suffit généralement pour les parois verticales.
Pour les combles perdus, une épaisseur de 200 à 300 mm assure un confort thermique maximal tout au long de l'année. Les sous-toitures bénéficient quant à elles d'une pose entre 35 et 100 mm, selon la configuration existante.
L’impact environnemental de la fibre de bois
Réduire l’énergie grise grâce aux éco-matériaux
Définition de l’énergie grise : c’est l’énergie requise tout au long du cycle de vie d’un bâtiment, et des éléments qui le composent. De la phase de conception jusqu’à la phase de recyclage ou élimination, en passant par la fabrication, le transport et la mise en œuvre.
Peu visible, il s’agit pourtant d’une donnée essentielle dans la conception d’un bâtiment, tant elle mobilise une quantité importante de ressources.
Pour comprendre l’énergie grise en 2 minutes chrono, consultez notre vidéo ci-dessous :
Lors de l’utilisation d’un matériau en construction neuve ou en rénovation, il faut donc prendre en compte l’amortissement de l’énergie utilisée pour sa conception, en plus de la consommation d’énergie liée à l’usage du bâtiment.
Exprimée en KWh, l’énergie grise donne donc une vision synthétique des ressources énergétiques nécessaires pour fabriquer, acheminer, utiliser et traiter un matériau.
Voici ci-dessous l’énergie grise de 3 types d’isolants en fibre de bois. L’importance des écarts s’explique notamment par la densité plus importante des panneaux rigides, par rapport aux versions souples et en vrac.
Les FDES pour plus de détail
Si le fournisseur est inscrit dans cette démarche, il est possible de consulter dans le détail les ressources mobilisées pour la création d’un matériau, biosourcé ou non. Ces informations sont enregistrées dans des documents de référence appelés FDES (Fiches de Déclarations Environnementales et Sanitaires).
Ces fiches offrent un calcul de l’impact environnemental d’un produit ou d’une famille de produits en analysant l’ensemble du cycle de vie (ACV). Elles fournissent des données chiffrées pour les différentes étapes de la vie du produit : production, construction, utilisation et fin de vie.
D’un point de vue écologique, un produit isolant en fibre de bois se distingue d’un isolant classique à plusieurs niveaux :
- Il présente une empreinte carbone plus basse, en particulier lorsqu’on le compare aux isolants en polyuréthane ou polystyrène (Indicateur « Réchauffement Climatique » de la FDES)
- Il utilise majoritairement une énergie primaire renouvelable, le bois en l’occurrence (indicateur « Utilisation totale des ressources d’énergie primaire renouvelable » dans la FDES). C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est identifié comme un matériau « biosourcé ».
- Dans le cadre d’une ACV dynamique, sa gestion après fin de vie est mieux maîtrisée (indicateurs « Matériaux destinés au recyclage » et « Matériaux destinés à la récupération d’énergie » de la FDES). Il supplante tous les isolants traditionnels à ce niveau.
A noter également que sa production locale réduit la pollution de l’air due aux transports.
A titre d’exemple, voici ci-dessous un tableau qui compare les indicateurs environnementaux cités plus haut, entre un panneau isolant rigide en fibres de bois pour ITE et des panneaux en polyuréthane et laine de verre (données environnementales par défaut), pour une unité fonctionnelle identique.
Données de l'unité fonctionnelle
Quantité | 1 m² |
Résistance thermique | R = 2,50 K.m²/W |
Durée de vie de référence | 50 ans |
Type d'isolation | Nom du produit | Réchauffement climatique (kg CO2 eq.) | Utilisation totale des ressources d’énergie primaire renouvelables (MJ) | Matériaux destinés au recyclage (kg) |
Fibre de bois | PAVAWALL GF 100 mm | -13,4* | 212 | 1 |
Polyuréthane | Données environnementales par défaut | 13,8 | 14,3 | 0 |
Laine de verre | Données environnementales par défaut | 4,25 | 18,5 | 0,138 |
*Grâce à la capacité de stockage de CO2 du bois, certains isolants en fibre de bois proposent une valeur négative pour l’indicateur « Réchauffement climatique ». Cependant, en fin de vie, qu’il soit détruit par combustion ou par dégradation progressive, le bois libère l’ensemble du CO2 qu’il a capté.
NB : chiffres donnés à titre indicatif. Il convient de regarder l’ensemble des indicateurs de la FDES afin d’obtenir une vision globale de l’impact environnemental d’un produit. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les données environnementales et sanitaires de l’INIES.
La fibre de bois dans la RE2020
Ces nouveaux indicateurs sont à prendre en compte dans le cadre de la nouvelle Réglementation Environnementale (RE2020), qui a remplacé la RT2012 début 2022.
En effet, les bâtiments neufs doivent désormais respecter des seuils à ne pas dépasser par m² de plancher d’une construction. Ces limitations concernent notamment les émissions de CO2 liées à la phase de construction du bâtiment. Pour ce faire, il est donc intéressant de privilégier les produits biosourcés.
La fibre de bois : une polyvalence au service de tous les projets d’isolation
Pour toutes les applications d’isolation, à l’intérieur comme à l’extérieur
L’isolation des murs par l’intérieur se fait à l’aide de panneaux souples de laine de bois. Ils conviennent aussi bien aux cloisons qu’aux murs maçonnés et aux murs à ossature bois.
Ces panneaux, polyvalents, sont bien souvent utilisables pour également isoler un comble aménageable ou un plancher de combles perdus.
Exemple de produit : Isonat Flex 55 Plus
En version rigide, la fibre de bois s’investit sur les chantiers d’isolation extérieure des murs et de la toiture. Avec une gamme multi-marques étoffée, l’isolation extérieure à la fibre de bois autorise tous les types de techniques : sarking, isolation sous bardage ou sous enduit, isolation de toit-terrasse…
Exemple de produit : Isonat Multisol
Enfin, un panneau de sous-toiture en fibre de bois rigide peut être utilisé comme isolation complémentaire, et optimise alors l’efficacité de l’isolant thermique. Posé en continu en revêtement des chevrons, il assure une continuité sans ponts thermiques, par emboîtement des joints à l’aide d’un système rainure-languette.
Etanche à l’eau (et au vent) mais ouvert à la diffusion de vapeur d’eau, ce type de panneaux convient également comme solution de toiture provisoire, et peut occuper cette fonction pendant 8 à 10 semaines. Dans ce cas, il est toutefois préférable de mettre en œuvre un système de récupération d’eau pluviale en complément.
Bon à savoir : la fibre de bois est également performante comme isolant phonique ! Des sous-couches produites dans ce matériau vous permettent d’isoler un parquet massif ou flottant des bruits d’impact. Elles sont en outre compatible avec un chauffage au sol.
Exemple de produit : Steico Underfloor
Côté murs, la fibre de bois est aussi efficace pour l'isolation phonique.
Focus sur le système Weber Therm XM Fibre de bois
Weber Therm XM Fibre de bois est un système d’ITE sous enduit minéral, qui se met en œuvre de la même manière que les isolants traditionnels, en pose calée chevillée. Très dense, le panneau présente des dimensions réduites pour faciliter son installation, et autorise un grand nombre de choix de finitions.
Découvrez la démonstration de cet isolant biosourcé dans l’extrait des « Démos d’Estelle » ci-dessous, présenté par Estelle Denis.
Isonat, Steico, Pavatex : les marques références de l’isolation en fibres et laine de bois sont chez POINT.P !
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