La terre d’excavation, matériau d’avenir pour la construction durable

La terre d’excavation, matériau d’avenir pour la construction durable

Comme matériau recyclé à partir de de déchets de chantier, la terre d’excavation revient sur le devant de la scène dans une approche environnementale. Son emploi dans la construction offrant des performances supérieures à certains matériaux conventionnels, elle pourrait trouver une place de choix dans l’habitat écologique. En acteur de la construction durable, Saint-Gobain Distribution Bâtiment France concrétise son envie de développer le marché des produits issus de la terre excavée, grâce à un partenariat fort avec Norper, une PME des Bouches-du-Rhône.

CONSTRUIRE DURABLE EN TERRE D’EXCAVATION

Être capable de proposer de nouveaux systèmes constructifs performants et plus respectueux de l’environnement grâce à l’innovation. C’est le préambule de la démarche initiée par SGDB France il y a environ deux ans en pariant sur l’utilisation de la terre d’excavation. Ce matériau ancestral a fait ses preuves, mais il a petit à petit déserté le marché de la construction. Michel Daniel, directeur aménagement et ville durable chez Saint-Gobain Solutions France, explique l’intérêt de privilégier la réutilisation de ce matériau dans la construction durable. « La terre d’excavation est un déchet du BTP que nous devons valoriser, d’autant plus qu’il répond parfaitement aux réglementations de la construction qui favorisent les solutions bas carbone. Il fallait donc pouvoir concrétiser et cela passait par une bonne connaissance des territoires et de l‘environnement. Nous avons franchi un grand pas dans l’aboutissement de notre démarche avec l’établissement public Euroméditerranée, et en nous associant avec de nombreuses PME locales, notamment Norper. »

CONSTRUIRE DURABLE EN TERRE D’EXCAVATION

Être capable de proposer de nouveaux systèmes constructifs performants et plus respectueux de l’environnement grâce à l’innovation. C’est le préambule de la démarche initiée par SGDB France il y a environ deux ans en pariant sur l’utilisation de la terre d’excavation. Ce matériau ancestral a fait ses preuves, mais il a petit à petit déserté le marché de la construction. Michel Daniel, directeur aménagement et ville durable chez Saint-Gobain Solutions France, explique l’intérêt de privilégier la réutilisation de ce matériau dans la construction durable. « La terre d’excavation est un déchet du BTP que nous devons valoriser, d’autant plus qu’il répond parfaitement aux réglementations de la construction qui favorisent les solutions bas carbone. Il fallait donc pouvoir concrétiser et cela passait par une bonne connaissance des territoires et de l‘environnement. Nous avons franchi un grand pas dans l’aboutissement de notre démarche avec l’établissement public Euroméditerranée, et en nous associant avec de nombreuses PME locales, notamment Norper. »

DES ATOUTS POUR L’HABITAT ÉCOLOGIQUE

Ressource naturelle considérée comme un déchet de chantier, la terre d’excavation est présente sur l’ensemble du territoire national. Comme les isolants naturels et les matériaux bio-sourcés, elle s’inscrit dans un schéma vertueux d’un point de vue environnemental. Son utilisation comme matériau recyclé est aujourd’hui parfaitement cohérente, à l’heure où les carrières de calcaire font face à une pénurie de granulats et de gravier. Renvoyant à un savoir-faire ancestral – celui des maisons en terre crue, dont de nombreux exemples existent autour de nous et à travers le monde – la terre excavée possède de nombreux atouts permettant de construire des bâtiments à faible coût et respectueux de l’environnement.

MATÉRIAU RECYCLÉ POUR PERFORMANCES ÉLEVÉES

Restait alors à proposer une solution simple d’utilisation. Pari gagné pour Michel Daniel :

« Notre solution développée avec Norper a l’avantage de pouvoir s’intégrer dans les solutions existantes, elle concerne ainsi tous les corps d’état car il s’agit d’un système de projection par un projeteur façadier. Nous travaillons aussi actuellement au développement d'un bloc creux avec poteaux de chaînage béton ou béton de terre. Si nous parvenons à développer ce bloc creux, la mise en œuvre sera identique à celle d’un bloc béton traditionnel. »

 

Un système constructif issu du recyclage

La formulation, protégée par deux brevets (français et européen), est détenue par l’entreprise Norper depuis deux générations. Elle permet de figer la matière lors de sa mise en œuvre avec une proportion de liant minéral dans le mélange qui varie de 7 % à 30 % en fonction des matériaux recyclés. « Grâce à l’action du cristallisant, on peut utiliser des terres de nature diverse, et ce, quel que soit leur état : sec, semi-humide, ou trempé, comme le sont par exemple les terres du Grand Paris, que nous avons testées », affirme Michel Daniel. Avec des avantages à ne pas négliger dans le domaine de l’isolation thermique du bâtiment : le stockage de calories, l’inertie thermique et le déphasage pour améliorer la performance thermique des bâtiments. « Le stockage de calories peut être intéressant, ajoute-t-il. Le bureau d’études techniques Becice travaille d’ailleurs sur un concept de mur pompe à chaleur, avec un fluide caloporteur intégré. »

 

Caractéristiques techniques

Composé d'un mélange de terre, de granulats et de fibres naturelles, ce système constructif est constitué à plus de 75 % en masse de matières issues de l'économie circulaire (déchets ou coproduits d'autres industries). Pour figer la matière lors de sa mise en œuvre, est ajouté un liant minéral qui affiche 147kg de CO² par tonne et une séquestration de 13 kg de CO² par m² de paroi fournie et posée.

 

Une innovation primée

Le partenariat SGDB France et Norper a été primé le 13 octobre aux Trophées du cadre de vie 2020 organisé par Fimbacte. Cette récompense accueille les réalisations et projets de tous les professionnels contribuant à l'évolution de ce secteur. Une belle reconnaissance d’une innovation majeure dans le monde des systèmes constructifs.

TERRE D’EXCAVATION : LES AXES DE DÉVELOPPEMENT À PRÉVOIR

D’autres développements sont à venir précise Michel Daniel. « Nous travaillons sur l’obtention d’un avis technique pour notre système de terre projetée, mais les débouchés sont importants avec du bloc creux, des dalles de compression et même un système de banche avec l’immense avantage d’un produit qui a très peu de retraits et se décoffre rapidement. » De manière générale, le système projeté offre un gain de productivité non négligeable avec 100 m² réalisés par jour contre seulement 25 m² avec des solutions traditionnelles. Le potentiel marché existe, constate Michel Daniel. « Nous avons beaucoup de demandes de constructeurs de maisons individuelles et des majors du bâtiment. Nous travaillons pour l’instant sur du remplissage, mais nous constatons que la terre d’excavation a une excellente résistance à la compression, de l’ordre de 12MPa, alors qu’un parpaing affiche une résistance à la compression de 4MPa ». Beaucoup de promesses donc, autour de l’utilisation de ce matériau issu du recyclage de la terre pour réaliser des éléments porteurs. Un premier chantier d’application de la terre dans sa version projetée vient d’être lancé, dans le cadre de la rénovation-extension d’une maison individuelle à La Bastide-des-Jourdans (84). Parmi les projets figure aussi un immeuble de 400 m2 à Marseille (13) avec l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée.

Le déchet recyclable, bientôt notre fournisseur principal ?

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Michel Daniel, Directeur aménagement et ville durable chez Saint-Gobain Solutions France :

« L'objectif est de pouvoir utiliser n'importe quel matériau d'excavation : des poudres, des granulats issus de l’industrie (déchets de briques réfractaires…), voire les alluvions de dragage des canaux. Cela permet de valoriser des matières premières secondaires car le déchet devient notre fournisseur principal. L’utilisation de déchets bio-sourcés nous aide aussi à alléger le matériau. Une façon vertueuse de s’inscrire pleinement dans une économie circulaire tout en proposant une solution technique fiable et performante. »

 

La terre crue en chiffres clés :

  • 3,5 milliards de personnes vivent dans un habitat de terre crue (soit 50 % de la population mondiale)
  • 15 % des œuvres architecturales inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco sont en terre crue
  • 15 % du bâti français est en terre crue

Source : Cerema.