Terrasse bois : quelle essence pour votre projet ?
En revêtement de terrasse ou en contour de piscine, le bois est apprécié pour son aspect chaleureux et son confort incomparable. Il en existe différents types sur le marché de la terrasse extérieure : pin, douglas, cumaru ou châtaignier. Bois résineux, exotique ou bois composite... Parmi les produits existants, quel est le meilleur bois pour terrasse ? Avec ce conseil d'expert, trouvez celui qui correspond le mieux à votre projet d'aménagement extérieur !
Le bois naturel, plaisir et confort pour votre terrasse
Le bois figure parmi les revêtements extérieurs les plus prisés. S’il ne manque pas d’atouts pour séduire, c’est également un matériau exigeant, dont il est bon de connaître les particularités.
Esthétique, confortable, authentique… vive la terrasse en bois !
Quoi de mieux pour profiter du farniente qu’une belle terrasse en bois, accueillante et agréable à contempler ? Sa teinte, son veinage, son parfum même… plus qu’aucun autre revêtement de sol, le bois inspire les sens ! C’est aussi un matériau :
• Durable et écologique dont l’origine, l’exploitation et la transformation sont strictement encadrées,
• Toujours confortable pour les pieds nus,
• Adapté à toutes les ambiances, des plus contemporaines aux plus rustiques,
• Facile à travailler,
• Rapide à mettre en œuvre.
Un matériau vivant, en mouvement
Le bois est également un matériau qui « vit » et « respire ». Sous l’action des saisons et des intempéries, une terrasse subit des mouvements plus ou moins importants. Ce phénomène concerne le platelage, mais aussi la structure qui le supporte : comme pour la lame de terrasse, le bois des solives et des lambourdes de terrasse doit être choisi avec soin.
La stabilité dimensionnelle du bois diffère d’une essence à l’autre. Même séché, traité et sélectionné avec rigueur, ce matériau peut réserver des surprises s’il n’est pas correctement mis en œuvre. Par exemple, l’espacement à prévoir entre les lames peut varier entre une terrasse en bois exotique (ipé, cumaru, padouk) et un ouvrage en résineux.
L’aspect d’un bois utilisé en extérieur est aussi amené à évoluer : exposé aux UV, il finit par prendre une teinte gris argenté. Ce processus de photodégradation, qui n’altère en rien les qualités du bois n'est pas un inconvénient, il concerne toutes les essences à plus ou moins long terme. Un traitement périodique (ponçage, saturateur ou dégriseur) permettra au bois de conserver ou de retrouver sa teinte.
Les singularités de chaque essence
Exotique ou locale, feuillue ou résineuse, chaque essence a ses caractéristiques propres. Par exemple :
• Le châtaignier rejette un tanin très coloré en présence d’humidité,
• Le chêne, également tannique, prend une teinte grise plus sombre avec le temps,
• Le robinier (faux acacia) est un bois nerveux, dont la pose demande des précautions particulières.
Résineux, exotique, composite… Quel bois choisir pour une terrasse ou une piscine ?
Choisir une terrasse en bois revient à sélectionner le bon matériau dans une offre pléthorique : bois résineux comme le pin sylvestre ou le pin rouge du Nord, bois exotique l'ipé, le cumaru ou le padouk, bois de pays comme le chêne ou le châtaignier, bois modifié ou encore terrasse composite… Pour mieux s’y retrouver, voici les principales essences utilisées en revêtement extérieur.
Bon à savoir : La terrasse bois est posée sur un support, qui peut être une dalle en béton ou le sol brut en terre. Pour plus de détail sur la pose de la terrasse bois, c’est ici.
Quel est le meilleur choix de bois pour votre terrasse ? Le résumé en vidéo
Bois résineux, feuillu, exotique ou composite ? Avant de vous lancer dans notre comparatif, trouvez le meilleur bois pour votre terrasse avec notre vidéo de présentation des différents bois existants.
Les bois exotiques : essences de qualité pour terrasse longue durée
Très prisés pour une terrasse, les bois exotiques ont des atouts indéniables en termes de longévité et stabilité. Ils partagent des caractéristiques remarquables : il s’agit pour la plupart d’essences denses ou très denses avec un beau veinage et des couleurs chaudes, originaires d'Afrique centrale ou d'Amérique du Sud. Présentant peu de défauts d’aspect et insensibles aux champignons ou aux insectes, ils réclament un entretien réduit.
Très durables, même sans traitement, ils conviennent particulièrement aux endroits exposés à l’humidité (terrasse non abritée ou bordure de piscine).
Voici ci-dessous un tableau présentant les différents bois exotiques que vous pouvez choisir pour votre terrasse.
Essence | Aspect | Caractéristiques | Durabilité | Origine |
Ipé | Brun | Très dense Adapté aux decks de piscine | Naturellement de classe 5, aucun traitement nécessaire | Amérique du Sud |
Padouk | Rouge vif | Très dense et stable Grise rapidement | Naturellement de classe 5, aucun traitement nécessaire | Afrique |
Massaranduba | Brun rouge | Très dense Grain fin confortable au pied | Naturellement de classe 5, aucun traitement nécessaire | Brésil |
Cumaru | Brun rouge à jaune | Très dense Bois nerveux (à considérer lors de la pose) | Naturellement de classe 4, sans traitement | Amérique du Sud |
Le cas particulier du bambou : c’est un matériau dense, stable et doté d'une grande résistance mécanique, demandant très peu d'entretien. Pour convenir à un usage en terrasse, ses fibres sont en général compressées puis thermo-traitées. En résumé, le bambou a beaucoup d'avantages et peu d'inconvénients ! Voilà pourquoi c'est un matériau de plus en plus utilisé en aménagement intérieur et extérieur.
À noter que le bambou est une herbacée et non une essence de bois. Une fois traité, il peut toutefois prétendre à un emploi en classe 4, selon la norme EN 335.
Pin autoclave, mélèze ou douglas : quel bois résineux pour aménager un jardin ?
Les bois résineux figurent parmi les essences les plus courantes en aménagement extérieur. Ils affichent pour la plupart un excellent rappport qualité/prix et sont faciles à mettre en œuvre. Parmi les essences rencontrées (mélèze, douglas, red cedar...), c'est le pin autoclave qui est le plus employé, bien que sa durée de vie en terrasse excède rarement 15 ans.
Voici ci-dessous le tableau présentant les différents bois résineux que vous pouvez choisir pour votre terrasse.
Essence | Aspect | Caractéristiques | Durabilité et classe d'emploi | Origine |
Pin maritime | Teinte verte ou marron après traitement | Economique Essence locale Noeuds parfois importants | Traitement autoclave (classe 4) | France (Landes) |
Pin sylvestre | Teinte verte ou marron après traitement | Economique Noeuds saillants pouvant accrocher | Traitement autoclave (classe 4) | France Europe du Nord Russie |
Mélèze | Beige, rose à orangé Jolie teinte grise après exposition aux UV | Résistance mécanique élevée Noeuds peu nombreux | Naturellement de classe 3, sans traitement | France Europe centrale |
Douglas | Brun rosâtre | Essence locale Résistance élevée aux agents biologiques | Naturellement de classe 3, sans traitement | France |
Red Cedar | Brun rouge | Absence de noeuds | Naturellement de classe 3, sans traitement Traitement conseillé en cas d'humidification permanente | Amérique du Nord |
Pin radiata | Blanc jaunâtre à brun | Aubier imprégnable facilitant la préservation | Thermo-traitement ou traitement chimique | Nouvelle-Zélande Amérique du Nord Europe |
Les bois feuillus : le charme des essences locales
Moins courants que les essences résineuses ou exotiques, les bois feuillus sont adaptés à un usage en terrasse à condition d’avoir reçu un traitement spécifique (châtaignier et chêne font exception et peuvent être utilisés au naturel, bien qu’un traitement soit conseillé dans certains cas).
En termes de durabilité, le frêne ou le peuplier thermo-chauffés peuvent servir plus de 20 ans et fournissent une alternative locale aux bois exotiques. À l'usage, ils demandent toutefois un entretien régulier.
Voici ci-dessous un tableau présentant les différents bois feuillus que vous pouvez choisir pour votre terrasse.
Essence | Aspect | Caractéristiques | Durabilité et classe d'emploi | Origine |
Robinier (faux acacia) | Brun jaune | Résistance élevée aux agents biologiques Bois nerveux (à considérer lors de la pose) | Naturellement de classe 4, sans traitement | France |
Frêne | Brun caramel après thermo-traitement | Excellente finition Très stable après traitement | Thermo-traitement (classe 4) | Europe |
Peuplier | Brun caramel après thermo-traitement | Stable et léger | Thermo-traitement (classe 4) | France |
Chêne | Brun clair | Bois tannique A éviter en bordure de piscine | Naturellement de classe 3 Traitement conseillé en cas d'humidification permanente | France |
Châtaignier | Jaune à brun | Bois tannique Coloration s'estompant une fois le bois rincé | Naturellement de classe 3 Traitement conseillé en cas d'humidification permanente | France |
Les bois composites : résistants et sans entretien
Les lames et lambourdes en bois composite sont fabriquées à partir de particules de bois et de résines polymères (il existe de nombreuses formulations différentes). Ces éléments sont d'ordinaire produits par extrusion ou injections sous pression.
Pour concurrencer les bois « naturels », les bois composites ont de solides avantages. Ils sont en effet :
• Imputrescibles,
• Insensibles aux attaques d’insectes,
• Faciles à entretenir,
• Déclinés dans de nombreux coloris naturels et même, gris ou noir.
De plus, les progrès réalisés en matière de finition permettent d’obtenir un veinage très réaliste.
Une lame de bois composite peut être :
• Pleine (résistante et facile à travailler),
• Alvéolaire (profil creux plus économique, de résistance moindre).
Bon à savoir : la teinte du bois composite peut évoluer, puis se stabiliser après une exposition aux UV et aux intempéries.
Les bois modifiés : innover pour mieux traiter
Divers procédés permettent de modifier les propriétés d’origine du bois et lui conférer une meilleure résistance. Le traitement autoclave est le plus courant, mais d’autres procédés sont développés depuis quelques années (thermiques, chimiques ou traitement de surface comme le bois thermo-huilé).
Le thermo-chauffage
Le thermo-chauffage consiste à traiter le bois dans un four à haute température. Il contribue à renforcer les propriétés de n’importe quelle essence, sans ajout de produits chimiques. Une fois traité, le bois prend une teinte plus foncée.
Différents procédés existent : bois rétifié, bois torréfié, BMT (Bois Modifié Thermiquement), THT (Traité Haute Température), etc.
Bon à savoir : le thermo-chauffage permet de valoriser des essences locales (frêne, peuplier) qui ne pourraient être utilisées en extérieur sans traitement.
L’imprégnation
Ce procédé chimique est appliqué uniquement sur des essences suffisamment imprégnables comme le pin radiata. Traité avec un alcool biologique (furfurylation) ou du vinaigre (acétylation), le bois acquiert des propriétés similaires à celles d’un bois dense : durabilité, résistance mécanique et aux agents biologiques.
L’imprégnation donne également une teinte brun doré au bois.
À noter : ces différents procédés sont d’application récente et ne sont pas intégrés dans les Documents techniques d’utilisation (DTU).
Usages et certifications : des repères pour bien choisir sa terrasse bois
Une terrasse en bois bien conçue et bien ventilée doit durer 15 à 20 ans minimum. Sa longévité tient autant au soin apporté à sa réalisation qu’aux qualités du matériau utilisé, variables selon les essences. Quelles sont les performances du bois en matière de durabilité ? Rentrons dans le vif du sujet…
La durabilité et les classes d’emploi en extérieur
C’est la condition sine qua non d’une terrasse durable : le matériau qui la constitue doit offrir une résistance optimale contre les agressions extérieures (humidité, insectes, champignons).
La durabilité naturelle
Chaque essence de bois a une durée de vie plus ou moins importante, liée à :
• Son exposition aux conditions climatiques,
• Sa capacité intrinsèque à résister aux agents biologiques (champignons et insectes xylophages comme les termites).
Important : la durabilité naturelle varie beaucoup d’une essence à l’autre. Cette propriété ne concerne que le « bois de cœur » (ou duramen), à l’exclusion de l’aubier. Or, les bois employés en aménagement extérieur conservent une part plus ou moins importante d’aubier. Garantir la durabilité de ces essences implique de traiter cette partie « vivante », plus sensible aux attaques fongiques et aux insectes. C’est le cas notamment du pin maritime ou sylvestre, qui doit être systématiquement traité.
Les classes d’emploi
La classe d’emploi d’un bois permet de définir ses domaines d’utilisation : intérieur, extérieur sous abri, extérieur avec exposition aux intempéries, etc.
Les bois commercialisés en Europe sont répartis selon 5 classes d’emploi définissant les risques d’exposition à l’humidité et aux agents biologiques (selon la norme NF EN 335).
Seules les essences répondant aux exigences des classes 3.2 et 4 sont admises comme revêtement extérieur :
• Classe 3.2 : usage en extérieur sans contact avec le sol, avec une humidification prolongée mais non continue (cas des terrasses abritées).
• Classe 4 : usage en extérieur avec contact avec le sol ou immergé en eau douce de manière récurrente et prolongée (cas des terrasses exposées).
Pour prétendre à une de ces classes d’emploi, un bois peut :
• Soit présenter une durabilité naturelle suffisante,
• Soit faire l’objet d’un traitement de préservation,
• Soit combiner ces deux exigences.
Par exemple :
• Le pin est considéré comme naturellement de classe 3 lorsqu’il est purgé d’aubier. Mais la présence de ce dernier nécessite un traitement (autoclave ou thermo-traitement) pour atteindre la classe d’emploi 4.
• Le châtaigner est naturellement de classe 3 et peut être utilisé sans protection, avec une résistance correcte aux termites.
• L’ipé est naturellement de classe 4 et peut être utilisé sans traitement, avec une résistance élevée à ses ennemis naturels.
Bon à savoir : les bois correspondant à la classe d’emploi 5 conviennent à un usage extérieur en bord de mer ou en immersion totale dans l’eau.
Les labels et certifications du bois
En Europe, les bois de construction sont bien couverts par la législation et la normalisation. Il est utile de connaître la provenance du bois, ainsi que le traitement éventuellement reçu et donc, de privilégier un matériau certifié :
• PEFC (pour les bois d’Europe et d’Amérique du Nord) et/ou FSC (pour les bois toutes origines). Ces deux systèmes de certification attestent d’une exploitation responsable et durable de la forêt.
• CTB-B+. Cette marque indique que le bois bénéficie d’un procédé de préservation de qualité, conforme aux classes d’emploi visées.
Dans le cadre de sa Politique Environnement Bois, Point P s’engage à soutenir la vente de produits en bois certifiés.
Bon à savoir : la plupart des producteurs de bois de construction s’engagent sur les produits fongicides, insecticides et anti-termites qu’ils appliquent. Ils sont en général garantis 10 ans.
Lexique
Aubier | Partie du bois située entre le bois de cœur et l’écorce, correspondant aux zones d’accroissement de l’arbre. L’aubier est en général plus tendre, plus clair et plus sensible aux attaques d’insectes ou de champignons. |
Autoclave | traitement de préservation d’un bois par injection d’une solution aqueuse dans une enceinte vide d’air. |
Duramen (ou bois de cœur) | partie interne d’un tronc ne comportant plus de cellules vivantes. Le duramen est plus dense, plus sombre et peu ou pas sensible aux attaques d’insectes ou de champignons. |
Lambourde | pièce de bois posée sur les solives et recevant les lames d’une terrasse |
Platelage | Plan horizontal constitué par l’ensemble des lames d’une terrasse, fixé directement sur un support. |
Solive | pièce de bois constituant la structure porteuse d’une terrasse et servant à fixer les lames, directement ou avec des lambourdes. |
Tanin | substance végétale présente dans la plupart des bois, susceptible de noircir certaines essences lorsqu’elles sont humidifiées (châtaignier et chêne notamment). |