Plancher bois : les clés d’une pose réussie
En rez-de-chaussée ou en étage, en construction neuve ou en rénovation, le plancher bois affiche de sérieux atouts : léger, rapide à poser, il est aussi apprécié pour sa faible déperdition énergétique et ses qualités esthétiques. Si vous vous apprêtez à faire construire ou à faire rénover votre logement, voici ce qu’il faut savoir sur la pose d’un plancher bois.
Le plancher bois à l'essentiel
Qu'est-ce qu'un plancher bois ?
Un plancher se définit comme un ouvrage plan, qui sépare les niveaux d’une habitation et supporte les charges de l'élévation. Il doit garantir robustesse et stabilité, et se différencie en cela d’un parquet, qui est non porteur et posé à des fins esthétiques.
Le plancher bois se compose de :
- Une structure porteuse, constituée d’une ossature (solives ou poutrelles bois) reposant sur le bâti ou sur des pièces de charpente horizontales (poutraison, appuis intermédiaires, pannes muralières, sabots de charpentes).
- Une plateforme en panneaux de bois ou dérivés du bois (dalle OSB, aggloméré, contreplaqué) ou un platelage en lames de bois massif. Une plateforme en panneaux est conçue pour recevoir un revêtement en face (parquet flottant, sol stratifié ou PVC, moquette) et en sous-face (lambris, faux plafond). Un platelage en bois massif peut être laissé tel quel, après l’application d’une finition (vernie, cirée ou huilée).
- Vides de construction éventuels, qui pourront recevoir une isolation spécifique, en complément d’un faux plafond.
Pourquoi choisir un plancher bois ?
Le plancher bois est très répandu dans l’habitat traditionnel, les constructions à ossature bois et en bois massif, les aménagements de combles ou encore, comme toit-terrasse.
Quels que soient le mode de construction et le type de réalisation, les atouts du plancher bois sont notables :
- Légèreté structurelle, sans ajouts de fortes charges sur les murs porteurs,
- Manutention aisée,
- Pose rapide et propre (à sec), avec un outillage restreint,
- Faible déperdition énergétique,
- Utilisation immédiate.
Le plancher bois est donc une solution recommandée :
- Pour une maison individuelle,
- En neuf comme en rénovation.
Les catégories de plancher bois
On distingue deux catégories principales de planchers bois (voir notre lexique) :
- Le plancher à solivage apparent. La structure porteuse restant visible, elle peut être réalisée en bois massif, pour un aspect rustique, ou en bois lamellé-collé, plus contemporain.
- Le plancher à solivage non apparent, doublé d’un faux plafond. Dans ce cas, le solivage peut être constitué de poutres en lamibois ou de poutres composites en I. Il peut accueillir un système d’isolation thermique ou d’isolation acoustique et fournir un passage aux gaines techniques.
À noter qu’un troisième type de plancher, le plancher mixte bois-béton, répond à des projets spécifiques en neuf ou en rénovation, sur plancher existant.
Pour en savoir plus, consulter notre conseil d’expert dédié aux différents types de plancher.
Les différents emplois du plancher bois
Un plancher bois peut être posé à tous les niveaux d’une habitation (voir notre lexique) :
- En plancher bas (plancher haut de sous-sol ou plancher sur vide sanitaire), c’est-à-dire au rez-de-chaussée. Il peut être posé sur des murets en béton, sur des plots, sur un vide sanitaire ou au-dessus d’une cave.
- En plancher d’étage ou intermédiaire, posé sur une structure neuve ou existante, à renforcer ou à remplacer.
- En toit-terrasse (plancher haut) d’une habitation contemporaine. Cette solution alternative à une dalle en béton est légère et rapide à mettre en œuvre, mais présente des exigences particulières de mise en œuvre.
La mise en oeuvre d'un plancher bois
Malgré des avantages indéniables en termes de pose, la mise en œuvre d’un plancher bois est une opération technique, obéissant à des règles strictes. Elle est à confier à un professionnel.
La pose d’un plancher bois, principe et généralités
Plateforme en panneaux ou en lames, plancher d’étage ou sur vide sanitaire, neuf ou rénovation… la nature du projet et le type de construction conditionnent la manière dont sera réalisé un plancher.
La pose d’un plancher intermédiaire
Dans une construction neuve, un plancher est généralement mis en œuvre sur une structure en béton, en brique ou en bois.
- Sur une structure en béton ou en briques, le solivage est fixé aux murs périphériques et à la poutraison à l’aide de sabots de charpente, sur des muralières ou par scellement. Le plancher repose directement sur les solives. Pour limiter les transferts d’humidité, une barrière d’étanchéité est recommandée.
- Sur une structure en bois, le solivage repose sur des pannes muralières à étriers ou sur des lisses fixées en périphérie de la pièce.
Dans un logement ancien en rénovation, la poutraison principale et le solivage peuvent être scellés dans les murs en pierre, posés sur des pannes muralières ou fixés à des étriers reliés à celles-ci.
La pose d’un plancher bas
Un plancher bois peut être amené à recouvrir un vide sanitaire ou un sous-sol. Dans ce cas, il doit être suffisamment ventilé et prévoir une sous-couche pour l’isolation thermique.
Il convient également d’utiliser un bois de la classe d’emploi adaptée, compte tenu d’éventuelles contraintes d’humidité. À ce titre, il peut être judicieux d’utiliser des poutres en I ou en lamellé-collé pour leur stabilité.
La pose d’un plancher haut
La pose d’un plancher en toit-terrasse demande de respecter une pente minimum (de 1 à 2 %) pour l’écoulement des eaux pluviales.
Naturellement, la qualité de la mise en œuvre, de l’isolation et de l’étanchéité aura une incidence particulière sur le résultat final et sa durabilité.
Quelques questions à se poser
Quelles charges un plancher doit-il supporter ?
L’estimation des charges qu’un plancher bois devra supporter est une précaution incontournable à confier à un bureau d’études. Comprenant le calcul des différents types de charges (charges d’exploitation, charges mouvantes), cette étape permet notamment de :
- Définir le sens de portée, les sections de la structure porteuse, l’entraxe des solives, la nécessité d’ajouter des entretoises, etc.
- Prévoir en conséquence le renforcement ou le remplacement d’une structure porteuse existante.
Structure porteuse : quel(s) matériau(x) privilégier ?
Bois massif, lamellé-collé, lamibois, poutre en I… le choix d’un matériau résulte à la fois de contraintes techniques et de considérations esthétiques :
- Apprécié pour son aspect, le bois massif est indiqué pour rénover une maison ancienne ou pour ajouter du cachet à une pièce qui en manque. Il reste cependant limité en portée (< 5 m).
- Le lamellé-collé, en Douglas ou en sapin du Nord, s’accorde bien avec un intérieur contemporain. Il convient pour les planchers de grande portée.
- La poutre en I, légère et rapide à poser, est peu esthétique mais se révèle pratique pour dissimuler les gaines techniques et l’isolation dans son épaisseur.
Solivage apparent ou non apparent ?
- Avec sa sous-face visible, un plancher avec solivage apparent privilégie l’esthétique et l’authenticité. Au détriment de la performance acoustique, qui ne peut être améliorée que par l’ajout d’un plancher flottant avec sous-couche phonique.
- Doublé d’un faux plafond, un plancher avec solivage non apparent est plus confortable et plus pratique : il permet de loger des isolants thermiques et acoustiques, comme de dissimuler les gaines techniques.
Quelles sont les performances recherchées en isolation thermique ?
La qualité de l’isolation thermique est à considérer au plus tôt dans la réalisation d’un plancher bois : la structure du plancher (solivage apparent ou non apparent), comme les liaisons au niveau des murs, jouent un rôle dans la performance thermique de l’habitat. De même que la présence d’une trémie, créant une ouverture pour le passage d’un escalier.
Comment améliorer l’affaiblissement acoustique ?
Un plancher bois massif avec lames apparentes en face et en sous-face possède un charme indéniable… Cela dit, le bois étant propagateur de sons, il peut se révéler bruyant à l’usage. Selon le type de plancher installé, des solutions existent pour améliorer la performance phonique :
- Par la mise en œuvre d’une chape sèche et/ou d’un plafond suspendu intégrant un isolant pour limiter les bruits aériens.
- Par la pose d’un isolant entre la surface du plancher et le revêtement (parquet flottant, sol stratifié ou PVC) pour atténuer les bruits d’impact.
Normes et référentiels associés à la pose d’un plancher bois
Comme pour tout projet de construction dans l’habitat, la pose d’un plancher bois est associée à un certain nombre de normes et de documents de référence concernant l’utilisation des matériaux et la mise en œuvre.
- Le DTU 51.3 - Planchers en bois ou en panneaux dérives du bois. Ce référentiel décrit les spécifications de mise en œuvre des planchers réalisés sur une structure, en neuf ou en rénovation. Il concerne les planchers sur solivage, les planchers sur lambourdes, les planchers de doublage et les planchers flottants en panneaux sur supports continus. l'accordéon 1
- Le DTU 43.4 – Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d’étanchéité. Ce référentiel décrit les matériaux et les techniques de mise en œuvre des toitures et toits terrasses sur plancher bois.
- La norme EN 13629 – Lame à plancher massive individuelle ou pré-assemblée en bois feuillus. Cette norme définit les caractéristiques des lames individuelles et pré-assemblées en bois feuillus avec rainures et languettes, pour une utilisation en intérieur en tant que plancher.
- La norme EN 13990 – Lames massives pour planchers résineux. Cette norme définit les caractéristiques des lames en bois résineux massif avec des rainures et languettes, pour une utilisation en intérieur en tant que plancher.
- La norme NF EN 13986 – Panneaux à base de bois destinés à la construction. Cette norme définit les caractéristiques des panneaux à base de bois, bruts, recouverts, plaqués ou revêtus, notamment pour un usage en intérieur en tant que composants structurels
Lexique du plancher
Chape sèche | Revêtement superficiel, employé notamment pour la rénovation d’un plancher bois, destiné à conférer des caractéristiques particulières à un sol (résistance, isolation thermique ou phonique). |
Classe d'emploi | Classification (de 1 à 5) permettant de catégoriser une essence de bois en fonction de sa résistance (naturelle ou après traitement) à l’humidité, aux attaques fongiques et aux insectes. |
Entraxe | Distance séparant deux solives d’un plancher. |
Entretoise | Pièce de bois servant à relier deux solives, en renfort de la structure porteuse. |
Lambourde | Pièce de bois posée sur les solives et recevant les lames d’un plancher. Le même terme peut désigner la pièce de bois fixée le long d’un mur pour supporter les extrémités des solives (cf. muralière) |
Lamibois | (ou LVL, Laminated Veneer Lumber), matériau de construction composé de couches de placage de bois au fil orienté dans la même direction et collées entre elles. |
Muralière | Egalement appelée lambourde, il s’agit d’une poutre en bois fixée à un mur et servant de support aux solives d’un plancher. |
Plancher bas | Plancher dont seule la face supérieure est exposée à une pièce chauffée. |
Plancher haut | Plancher dont seule la face inférieure est exposée à une pièce chauffée. |
Platelage | Plan horizontal constitué par l’ensemble des lames d’un plancher ou d’une terrasse, fixé directement sur un support. |
Poutre en I | Pièce de construction constituée d’une âme en bois ou en dérivé du bois et de deux membrures en bois, lamellé-collé, lamibois ou contrecollé. |
Solive | Pièce de bois en appui sur une poutraison, servant à fixer le revêtement d’un plancher et/ou d’un plafond. |
Trémie | Espace réservé dans un plancher au passage d’un escalier, d’une mezzanine ou d’un conduit. |