Bien choisir son escalier intérieur

Le choix du bon escalier intérieur répond à différents critères propres aux préférences esthétiques et aux contraintes d’espace de chacun. Pour ce faire, la gamme des escaliers intérieurs existants est très diversifiée, et entre les différentes configurations possibles (escalier droit, tournant, avec limon central…) et le vocabulaire technique, il peut être facile de s’y perdre. Pour autant, il est important de connaître les éléments qui composent un escalier (contremarche, limon, giron, garde-corps…), car ils sont autant de composants sur lesquels jouer afin d’obtenir un résultat personnalisé. Enfin, les escaliers intérieurs actuels se déclinent en de nombreux matériaux et finitions, et répondent sans peine à toutes les tendances de décoration.

L’escalier intérieur, la colonne vertébrale de la maison

 

Dans l’univers de la menuiserie intérieure, l’escalier tient une place centrale. Utilisé au quotidien, il assure la circulation verticale dans l’habitat. En plus de cette fonction essentielle, il joue un rôle décoratif et doit être praticable en toute sécurité. Il doit aussi offrir le maximum de confort à ses usagers, en montée comme en descente… tout cela, pour de nombreuses années. Un vrai cahier des charges, auquel un escalier bien conçu permettra de répondre.

Les standards d’un escalier fonctionnel et sécurisant 

Quelle que soit sa forme (droit, quart-tournant, suspendu ou hélicoïdal), un escalier est un élément de second œuvre comprenant :

  • Un ensemble de marches, appelé volée.
  • Une structure porteuse composée de : 
    • Deux limons pour un escalier traditionnel droit ou tournant (un limon intérieur contre le mur d’appui et un limon extérieur… avec de nombreuses variantes possibles), 
    • Ou un axe central pour un escalier hélicoïdal, par exemple. 

Qu’il soit fourni en kit, prêt-à-poser ou sur-mesure, un escalier répond aux mêmes objectifs. Il doit :

  • Offrir un passage le plus confortable possible,
  • Demander un effort régulier lors de la montée, 
  • Garantir la sécurité des utilisateurs,
  • S’intégrer sans contraintes dans l’intérieur. 

Pour satisfaire ces exigences, un escalier est fabriqué selon certains standards de conception :

  • Une volée de 15 à 18 marches (au-delà, un palier intermédiaire est conseillé), 
  • Une hauteur de marche constante (17 cm en moyenne),
  • Un emmarchement (largeur de passage) de 80 cm minimum,
  • Une pente comprise entre 25 et 45° (au-delà, un escalier est considéré comme raide),
  • Une échappée de 195 cm de hauteur minimum (pour une circulation sans heurt contre le bord de la trémie). 

Enfin, si l’escalier comporte une rampe, celle-ci doit être d’au moins 90 cm, avec des barreaux espacés de 11 cm maximum.

A noter : Dans un habitat individuel, les normes de sécurité relatives aux dimensions des garde-corps et des rampes d’escalier (NF P01-012 et NF P01-013) ne sont pas obligatoirement applicables. La présence d’éléments de protection est toutefois fortement recommandée.
Escalier intérieur quart tournant GIMM TANDEM

Escalier tandem de GIMM

L’escalier, simple à utiliser… pas si simple à fabriquer 

Un escalier est d’une telle simplicité d’usage qu’on ignore souvent la complexité de sa réalisation. Et pourtant, il demande une grande précision dans le tracé et l’exécution de ses différents éléments, selon des règles strictes comme : 

•    Le calcul du giron (la profondeur utile de la marche, mesurée entre deux nez de marche,
•    Le rapport hauteur de marche/giron,
•    L’estimation du reculement (longueur nécessaire au déploiement de la volée),
•    La répartition régulière des marches, appelée balancement,
•    Etc.

La fabrication et la mise en œuvre d’un escalier parfaitement adapté à un intérieur résultent d’un savoir-faire spécifique : celui de l’escaliéteur. 

Choisir un escalier : les critères prioritaires

C’est la place disponible (la cage d’escalier) qui va déterminer la forme d’un escalier. On pense en premier lieu à la surface occupée par l’arrivée d’un escalier. Mais les dimensions de la trémie, l’ouverture créée au niveau du palier supérieur, sont prioritaires : 

La trémie

Un escalier se conçoit traditionnellement du haut vers le bas. La forme et à la taille de la trémie déterminent le positionnement et le(s) type(s) d’escalier qu’il est possible de mettre en œuvre. Par exemple, une trémie rectangulaire permet le passage d’un escalier droit. Une trémie carrée ou ronde est adaptée à un escalier tournant ou hélicoïdal. 

L’emprise au sol

Dans une construction neuve, lorsqu’aucun ouvrage n’a encore été posé, il est parfois difficile d’estimer la place d’un escalier au sol : on estime entre 4 et 6 m2 la surface moyenne occupée par un escalier. 

Les particularités du lieu de pose

Quel que soit le projet (renouvellement, construction neuve ou rénovation complète de plancher), il faut prendre en compte : 

  • La hauteur de la pièce (un escalier se mesure en hauteur de sol fini à sol fini), 
  • La répartition des volumes et l’espace de circulation (au départ et à l’arrivée),
  • La disposition des ouvertures (un escalier doit déboucher à distance raisonnable d’une fenêtre, d’une porte-fenêtre ou d’une porte). 

En résumé, les principales données à retenir pour le choix d’un escalier sont les suivantes : 

  • Forme et dimensions de la trémie,
  • Surface disponible au sol (reculement),
  • Hauteur sous plafond.

Droit, tournant, hélicoïdal… les différentes  formes de l’escalier intérieur

 

Comme nous l’avons vu, la forme d’un escalier est fonction des caractéristiques d’implantation. Pour répondre à toutes les configurations, plusieurs types d’escalier existent, avec un certain nombre de variantes.

L’escalier droit

Ce type d’escalier, le plus courant, comporte une seule volée de marche. Confortable à utiliser, il est particulièrement adapté aux trémies longues et étroites. Le reculement nécessaire à son installation est un critère limitant, mais l’espace situé en-dessous peut être aménagé pour compenser la perte d’espace (rangements, bureau, coin TV).

Les escaliers tournants

Il existe quatre types principaux d’escaliers tournants : 

  • L’escalier quart-tournant comporte une volée de marches formant un angle, qui peut être situé en bas, au centre ou en haut de l’ouvrage. L’escalier quart-tournant s’adapte à de nombreuses configurations et permet de réduire la surface occupée.
  • L’escalier double quart-tournant comporte deux angles, avec deux paliers intermédiaires. Sa faible emprise au sol par rapport à un escalier droit ou quart-tournant en fait une solution privilégiée pour gagner de l’espace. 
  • L’escalier demi-tournant se compose de deux séries de marches parallèles, reliées par un palier intermédiaire. 
  • L’escalier « débillardé » présente une volée continue en courbe régulière, sans poteau d’angle. Sa conception demande un savoir-faire particulier.
     
Exemple d'un escalier quart tournant (à gauche) et d'un  escalier droit (à droite)

Les escaliers « gain de place »

Ils sont à envisager lorsque l’espace disponible est très limité et ne permet pas d’autre solution :

  • L'escalier hélicoïdal (à colimaçon ou à vis) se compose d’un axe central supportant des marches rayonnantes. Son emprise au sol est réduite et permet de répondre à la plupart des contraintes d’espace. Autoporteur, il n’a besoin d’aucun appui : il peut être installé le long d’un mur, dans un angle, un espace perdu ou au milieu d’une pièce. Toutefois, il reste pentu et moins pratique qu’un escalier droit ou tournant.
  • L’échelle de meunier s’apparente, comme son nom l’indique, davantage à une échelle qu’à un escalier. Elle s’en distingue par la présence de marches peu profondes rendant son usage plus agréable. Une échelle de meunier peut être escamotable si elle dessert l’accès à des combles.
  • L’escalier à pas décalés ou à pas japonais est un escalier droit, également à forte pente. De conception particulière, il comporte des marches découpées alternativement à gauche et à droite. Son utilisation demande de poser le bon pied en descente ou en montée.
À noter : l’échelle de meunier et l’escalier à pas décalés sont peu adaptés aux jeunes enfants et aux personnes âgées. Ils sont considérés comme des solutions d’appoint, pour une mezzanine par exemple.
Escalier spécial gain de place et escalier helicoidal

L’escalier suspendu et l’escalier à crémaillère centrale

L’escalier à crémaillère centrale possède un ou deux limons centrés, le plus souvent métalliques, qui relient les marches par le milieu. 

Solution haut de gamme, l’escalier suspendu se compose quant à lui d’une volée de marches fixées au mur, sans autre support. En faisant l’économie d’un limon extérieur, ce modèle d’escalier affiche une esthétique très contemporaine.

Bon à savoir : toutes les configurations sont possibles avec ces deux types d’escalier (droit, quart tournant, deux-quarts tournant, demi-tournant, hélicoïdal).

Escalier suspendu dans un salon de style campagnard

4 questions à vous poser pour affiner votre choix

 

En matière de conception, d’ergonomie, de design ou de pose d’un escalier, le champ des options est vaste. Voici quelques pistes de réflexion complémentaires.

Qui va l’utiliser au  quotidien ? 

En fonction de leur forme ou de leur pente, tous les escaliers n’offrent pas le même confort. Choisir un escalier est aussi une histoire de compromis en matière d’usage : 

  • Pour un utilisateur senior, le choix de marches moins hautes réduira l’effort en montée,
  • Pour de jeunes enfants, une pente moins prononcée avec une rampe accessible favorisera la sécurité. 

En kit, de série ou sur-mesure ?

De nombreux escaliers sont disponibles en kit et en standard : 

  • L’escalier en kit est composé d’éléments assemblables et adaptables en fonction de la hauteur entre deux paliers. Il est en général constitué d’un limon articulé, souvent central. 
  • L’escalier standard, livré prêt-à-monter, est disponible en différentes hauteurs courantes. 

Ces deux types d’escalier sont avantageux pour leur prix et pour la possibilité de les monter soi-même, avec un minimum d’aptitudes (dans le cas contraire, un professionnel de la pose doit s’en charger). 

Concernant les escaliers sur-mesure, on distingue :

  • L’escalier composable laissant libre choix de la forme, des dimensions, du garde-corps et de la finition,
  • L’escalier entièrement personnalisé, réalisé par un artisan-escaliéteur et pour ainsi dire, unique. 

Bon à savoir : l’installation d’un escalier neuf permet de bénéficier de la TVA à 10 %, à condition de confier l’achat des éléments à l’entreprise responsable de la pose.  

Escalier à la française ou à l’anglaise  ?

La différence tient à la façon dont les marches et les éléments de la rampe sont fixés : 

  • Un escalier à la française comporte deux limons parallèles. Les marches sont encastrées dans les limons, tandis que les éléments du garde-corps (poteaux, balustres) sont fixés dessus. 
  • Pour un escalier à l’anglaise, la structure porteuse est découpée en crémaillère. Les marches sont fixées dessus avec un léger débord. Les supports de la rampe sont soit fixés sur les marches, soit sur la face externe de la crémaillère. 
À noter : certains modèles combinent un limon côté mur et une crémaillère sur l’extérieur. 

Avec ou sans contremarches  ?

Les contremarches ont vocation à fermer la volée d’un escalier. Elles offrent plus de sécurité aux usagers et préservent de la chute d’objets. Elles n’ont cependant rien d’obligatoire et de nombreux modèles d’escalier en sont dépourvus : c’est un choix esthétique, qui assure une meilleure diffusion de la lumière dans l’espace situé dessous. 
 

Bois, acier, verre… zoom sur les matériaux disponibles

 

Désormais proposé dans une grande variété de matériaux et de finitions, l’escalier est sorti de son image purement fonctionnelle, un brin austère. En plus de s’adapter à toutes les configurations, il s’accorde avec toutes les tendances déco, des plus sobres aux plus audacieuses.

Astuce Déco : de nombreuses marques de carrelage intérieur proposent des marches, contremarches et nez de marches coordonnés à leurs gammes. 

Le bois, durable et indémodable

Matériau traditionnel de l’escalier, le bois garde la cote avec son caractère chaleureux et ses teintes naturelles. Hêtre, chêne, sapin, frêne, movingui, iroko, ipé… de nombreuses essences sont disponibles, chacune d’elle apportant sa touche décorative. Un escalier en bois vieillit bien s’il reçoit un entretien régulier. S’il est fortement sollicité, un bois dense est recommandé.

L’escalier métallique, une inspiration montante

Emblématique du style industriel, l’escalier en acier s’intègre dans tous les intérieurs contemporains, en concurrence avec l’escalier en bois. Il autorise une grande variété de formes. L’inox est apprécié pour son aspect et sa luminosité, tandis que l’aluminium, léger et inusable, élargit les possibilités créatives.

Le mix bois-métal, dans l’air du temps

La tendance est au mélange des matériaux : en combinant marches en bois et garde-corps à colonnettes tubulaires ou à lisses en câbles d’acier, un escalier mixte bois-métal adopte un design à la fois moderne et convivial. Il se révèle plus silencieux à l’usage qu’un escalier 100 % métallique.

escalier bois metal décoratif

Le verre, un choix audacieux

Des marches au garde-corps, il est possible de réaliser des escaliers presqu’à 100 % en verre (feuilleté, trempé ou armé). Le résultat ? Un aménagement haut de gamme, pour un apport de lumière maximal dans un intérieur contemporain.

Bon à savoir : le verre synthétique remplace avantageusement le verre traditionnel pour le claustra du garde-corps ou les marches.

Et pourquoi pas… un escalier lumineux ?

Certains fabricants d’escaliers exploitent les possibilités des LED pour équiper leurs modèles d’une rampe ou de marches lumineuses. Effet garanti… et sécurisant dans l’obscurité. Dans le même esprit, il est possible d’intégrer des spots muraux encastrables au ras de la volée.

Escalier suspendu lumineux, avec LED latérale à chaque marche

Lexique de l’escalier

 

Comme pour tout savoir-faire, la fabrication d’escalier utilise une terminologie bien spécifique. Voici les termes les plus rencontrés :

BalancementRépartition progressive des marches dans un virage d’escalier sans palier. La forme en trapèze des marches permet de conserver un giron constant. À différencier des marches rayonnantes d’un escalier hélicoïdal, de dimensions identiques et moins pratiques
ContremarcheFace verticale d’une marche.
ÉchappéeHauteur nécessaire pour passer debout, également appelée « coup de tête ». Elle se mesure entre le rez-de-marche et le bord de la trémie. 
EmmarchementLargeur utile d’un escalier. 
Garde-corpsEnsemble composé par la main courante et les balustres. 
Giron Profondeur utile de la marche, mesurée entre deux nez de marche. Pour un usage confortable, le giron doit mesurer entre 21 et 27 cm. 
LimonPièce oblique supportant les marches d’un escalier entre deux paliers. 
Mur d’échiffreMur servant d’appui opposé au limon ou à la crémaillère externe d’un escalier.
Nez de marcheBord de la marche, en saillie ou non par rapport à la contremarche.
ReculementLongueur d’un escalier droit projetée au sol. Pour un escalier tournant, il faut prendre en compte la longueur et la largeur (reculée d’arrivée et reculée de départ). 
TrémieEspace réservé dans un plancher au passage d’un escalier, également appelé chevêtre. 
VoléePortion d’escalier comprise entre deux paliers. 

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